Ici l’on assassine…

(Sonnet) Un ciel bien ténébreux larme un torrent de plomb.Sur notre Ukraine, il pleure et verse des mitrailles.Les grands oiseaux de fer meurtrissent les entraillesDe l’univers exsangue, avortent en surplomb. Des chars vindicatifs de leur boulet oblong,De grands fusils brandis, transpercent les murailles,Puis leur pénis pointu s’introduit dans les faillesDe vierge Humanité, l’outrage avec aplomb.… Poursuivre la lecture Ici l’on assassine…

Exil

Exil La maison endormie semble respirer encore.Sa porte grande ouverte, comme une longue maintendue vers le passant, invite à pénétrerdans ce qui fut jadis un foyer bienheureux.Les habitants partis un jour en toute hâteont laissé derrière eux les meubles et les lits,portant leurs souvenirs au fond du cœur meurtri,comme un boulet pesant que l’on tire… Poursuivre la lecture Exil

Sous un soleil de mai

Tel un oiseau blessé, dans un dernier envolje m’élance confiant, franchis le dernier col,espère redescendre au creux d’une valléelà où la guerre enfin s’en est vraiment allée.Mais mon aile brisée m’arrache un cri d’horreur,ce n’est pourtant pas grave. En bas c’est la terreur.Je pense à tous ces gens qui moururent si jeunes,pour eux tout est… Poursuivre la lecture Sous un soleil de mai

La tristesse des roses

Je suis celle qui déposa un soirun dernier baiser discret sur ta joue,évitant délicatementla rive ombragée de tes lèvresd’acajou.Je n’osai m’imposer davantagesur la voûte orfèvrede ton cœur éphémère.Je me retirai bientôt,fuyant mes rêves doux,délaissant ainsi les alléeseffeuillées de l’espérance.Tu ne saisis pas vraimentce pur et respectueux amourfaisant perler les larmes à mon regard.Comme vient le… Poursuivre la lecture La tristesse des roses

Gangrène et choléra

L’automne comme une gangrèneRonge les arbres désolés,Les jours cléments s’en sont allésEt la pluie larme sur la plaine. Le ciel très lentement égrèneSon long chagrin sur la vallée,Les arbres à la cime affoléeGîtent sous le vent de la peine. La branche mise à nu a froid,La feuille à terre se lamente,Son agonie est lancinante… L’on… Poursuivre la lecture Gangrène et choléra

Au souvenir d’elle, mai 1918

Dès l’aube,dans la plaine endormielà-bas où le soleil repose,les canons se sont tusaprès le grand tourment.Un printemps fleuri exhaleles senteurs heureuses de la vie.Les oiseaux font leur nid,la nature renaît ici et làet partout.Les heures défilent,une à une,lentement,et puis la nuit se posesur la plainedoucement. Dans le souvenir d’elleau chant du crépuscule,voguant sur l’onde paisible… Poursuivre la lecture Au souvenir d’elle, mai 1918

J’ai vu…

Je suis une statue de marbreinstallée, qui plus est,depuis deux siècles et demi,sur la Place des Armes.J’ai vu passer une révolution,une guerre et puis bien d’autres.En bonne apôtreje me suis pourtant mise à croire en la vieautant que portent en mon cœurles rimes de l’espoir.J’ai vu tomber des mortscroyant eux-mêmes en un juste sort,j’ai vu… Poursuivre la lecture J’ai vu…

A pesar de los pesares

A pesar de los pesares A pesar de los pesares,del horror de las guerras,de la miseria y del dolor,seguirá floreciendo la blanca rosa del albaporque la vida es : así. Al lado del rosal inmaculado florecido,Sangriento, sigue corriendo el río…Muerte soñolienta y solitaria del corazón…Desnudas, lloran las hojas primaveralesbuscando en vano el árbol de la… Poursuivre la lecture A pesar de los pesares

Masque

La guerre a fait rage dans le blanc paysage de l’hiverdésormais maculé par le sang de valeureux soldats…Seule est la plaine sous la bise hivernalequi souffle en rafale son amertume glaçantesur les corps étalés, sans défense, abandonnés,exposés aux rigueurs hivernales.Isolés, sont ces êtres en phase terminale,ces corps mutilés dont l’âme, déjà, s’en est alléevers des… Poursuivre la lecture Masque

« Messager », poème commenté

Mon poème  » Messager « , commenté par le regretté Pr et critique littéraire tunisien Mohamed Salah Ben Amor Messager J’essayais en vain de raccrocher les wagonsDe ce train dément où voyage l’horizon,Mais ne parvenais pas dans cette course folleÀ rassembler leurs liens voguant au gré d’Éole. Mus par un ouragan de pensées délétères,Les nuages du… Poursuivre la lecture « Messager », poème commenté