L’Espagne n’est plus désormais qu’uneprofonde blessuredont les sillons féconds se gorgentde semences sanguinaires.Les prés exhalent l’haleine fétide de la mort,les champs sont jonchés de corps allongés,dont la précieuse vie s’en est ‒ hélas ‒ allée. L’Espagne funambule vacille entre enfer et démons.Les maisons se vident, les prisons se remplissent,tout comme les chambres de torture qui… Poursuivre la lecture La maison vide
Catégorie : mort
Au banquet de la vie
J’ai à peine consommé au banquet de la vie,Je n’ai point tout à fait mis fin à cette envieDe m’éveiller chaque matinDès le chant de l’aurore, abreuvée d’espérance,Emportée par les mots, oubliant ma souffrance,Portée par mes rimes satin. … Je pars pour un voyage aux confins de la mort.Mes bagages sont prêts, je consens à… Poursuivre la lecture Au banquet de la vie
Un matin d’août
Bientôt viendra l’automnedéposer sur les arbres sa blondeuret déposséder peu à peu les branchesde leurs feuilles endimanchées.Bientôt viendra mon cœurpoussé par le vent de septembreà s’immoler au chant monotonedu mystère de la nuit,cette nuit qui terre les âmes esseuléesdans son antre de douleurafin qu’elles hibernent longuementdans l’ivresse d’une longue mélancolie.Bientôt, sous les branches du trembledénudées… Poursuivre la lecture Un matin d’août
Anniversaire
Je te rencontrai il y a dix anssous la pluie battante d’une rue déserte.Un parapluie pour deux nous réunit alors,nous faisant oublier les caprices du temps,son inhospitalité.Dix ans aujourd’hui, que tu n’es plus,et dans ma main ce parapluie, jadis pour deux,que je tiens seuledans cette rue abandonnéequi vit autrefois éclore notre amour. La pluie tombe… Poursuivre la lecture Anniversaire
Au souvenir d’elle, mai 1918
Dès l’aube,dans la plaine endormielà-bas où le soleil repose,les canons se sont tusaprès le grand tourment.Un printemps fleuri exhaleles senteurs heureuses de la vie.Les oiseaux font leur nid,la nature renaît ici et làet partout.Les heures défilent,une à une,lentement,et puis la nuit se posesur la plainedoucement. Dans le souvenir d’elleau chant du crépuscule,voguant sur l’onde paisible… Poursuivre la lecture Au souvenir d’elle, mai 1918
Au crépuscule de l’amour
Je sais désormais que tu ne reviendras pas,je sais qu’à moi tu ne seras plus,car l’on ne revient jamais de la contrée éloignéedes amours mortes…Il ne reste des jours heureuxque de rares feuilles flétries, maculées,éparses, s’accrochant sur les longues branchesépuisées de notre idylle.Dans le soir abandonné,pleure une guitare longuement.Elle larme comme la merdont les vagues… Poursuivre la lecture Au crépuscule de l’amour
L’ultime rime
L’ultime rime Le poète se noie dans l’encre de sa peineEt par-delà le pont où coule une fontaineOn y voit ses espoirs dans la pleine fleurir,Et l’on entend bientôt dans la bise périrUne dernière rime au chant du crépuscule.Le poète se meurt, titube funambuleSous le souffle du soir, puis l’on entend au loinRythmé par le… Poursuivre la lecture L’ultime rime
Commerce politique
Parviendrai-je un jour à croireaux belles promesses prodiguéespar les commerçants assidusde notre politique ?Il est si facile de prodiguer des générositésaléatoirespour mieux se faire élire.Il est tellement aisé ensuited’oublierpour mieuxempocherles mérites lucratifsd’une cupidité première…Pendant ce temps,ici et là et partout,sous les fenêtres des beaux quartierset des ministères amnésiquesagonisentnos indigents… ! © Monique-Marie Ihry – 7… Poursuivre la lecture Commerce politique
J’ai vu…
Je suis une statue de marbreinstallée, qui plus est,depuis deux siècles et demi,sur la Place des Armes.J’ai vu passer une révolution,une guerre et puis bien d’autres.En bonne apôtreje me suis pourtant mise à croire en la vieautant que portent en mon cœurles rimes de l’espoir.J’ai vu tomber des mortscroyant eux-mêmes en un juste sort,j’ai vu… Poursuivre la lecture J’ai vu…
Dites-lui !
Si par bonheur vous le rencontrezdans sa demeure de l’au-delà,dites-lui que je me languisde lui,dites-lui que je me languisde tout,dites-lui que la terresans luiest sans saveur,que la merrejoint l’éphémère,que le mondeest désormais sans facondeà mes yeuxet que je me meursd’amour,loin de luipour toujours ! © Monique-Marie Ihry – 11 mars 2013 – (toile de l’auteure… Poursuivre la lecture Dites-lui !