Sur le sable gisant
Je regarde la mer houleuse
se rapprocher progressivement de la plage.
Ses courts et fréquents gémissements
recouvriront bientôt le chant miséricordieux
que les vagues offrent à l’esquive du soir.
Peu à peu, la marée avance sur mon cœur
prisonnier de la nuit dans l’absence de toi.
En cadence, la mer danse et même festoie
jusqu’à me provoquer de ses flots insistants
qui désespérément se rapprochent de moi.
La mer monte, remonte au bord de mon chagrin.
La peine débordera bientôt, victime de ses larmes,
je me noierai céans sous la fougue de ses charmes,
enivrée d’amertume et de recueillement.
Agonisant, le ciel s’est éteint lentement…
… Se retire la mer dans la nuit asservie,
s’affaiblit mon regard submergé par l’assaut
du souvenir pressant, m’abandonnant
seule, inanimée sur le sable gisant…
© Monique-Marie Ihry – 13 juin 2024 –
Toile de l’auteure intitulée « Songe d’un soir » (détail) – huile sur toile (2015)