Nuit de Sèvres

 

Il me sembla percevoir le souffle

d’un « je t’aime » entre tes lèvres

avides et gourmandes.

Mais il s’agissait bien là

d’une faible ébauche

échappée bien malgré toi

dans le soupir de cette Nuit de Sèvres,

fragile nuit de porcelaine

où nait et disparaît

le mirage d’un amour

avorté avant même d’être né.

 

Au berceau de tes bras éphémères

je caressai longuement dans tes bras

ce rêve impalpable, illusoire,

de te voir rester à mes côtés,

ne serait-ce qu’une journée d’illusion

où je conjuguerais le tangible avec l’impossible

sur le cahier des espérances.

Mais il s’agissait bien là également

d’une vaine doléance,

tout comme ce « je t’aime » à peine

suggéré entre tes lèvres

gourmandes à-demi assoupies

dans leur indifférence.

 

© Monique-Marie Ihry  –  2 mai 2021 –

Extrait du recueil de poésie paru en mai 2023 intitulé « Nuits de porcelaine » aux Éditions Cap de l’Étang