Le jour et ses parfums d’automnale langueur
offraient à nos regards leur troublante beauté.
Au loin un châtaignier empreint de royauté
pourfendait l’aurore de sa belle blondeur.
Il y avait aussi un oiseau migrateur
faisant la pose bleue de la fin d’un été,
et des flamants roses dont la solennité
harmonisait l’azur d’un étang protecteur.
Le canal du Midi orné de ses platanes
à l’orée d’un octobre à l’aube ensoleillée
offrait le mirage, sous son ambre feuillée,
d’une onde mordorée aux reflets de havanes.
On entendait au loin des guitares tziganes
qui éveillaient l’aurore encore ensommeillée.
On devinait aussi la robe déployée
d’un automne majeur aux accents de gitanes.
Il y avait aussi des pêcheurs à la ligne
composant le temps en toute sérénité.
C’était un jour doré empreint de majesté,
l’aube d’un bel automne et de sa grâce insigne.
C’était dans le Midi, à deux pas d’une vigne,
quand le pinceau d’un peintre avide de beauté
perçoit dans l’harmonie d’un reflet velouté
le mystère divin auquel il se résigne…
© Monique-Marie Ihry – 23 avril 2021 –
(toile de l’auteure : « Canal du Midi XIII » (2018) – huile sur toile 60 x 50 -)