Un peu beaucoup, à la folie…

tu m’effeuillas chaque année, chaque jour

telle une marguerite blanche.

Je me tins alors comme je pus

forte ou frêle sur ma tige

au gré d’un douloureux vertige.

Et puis je m’inclinai peu à peu

dans une génuflexion ultime

sur cet amour infime

que tu daignas m’octroyer

entre deux aventures,

entre deux fleurs fanées.

Peut-être aurais-je dû naître

rose à la verte épine

pour graver sur ton cœur volage

toute ma rancune et ma rage.

Mais, douce ingénue,

je suis condamnée à n’être, hélas,

que cette fleur en peine lasse que tu aimes

comme ci, comme ça, à peine,

selon ton bon vouloir

selon qu’il vente ou qu’il pleuve,

voire pas du tout…

© Monique-Marie Ihry – 15 novembre 2017 –

 (Extrait de mon recueil ” On ne capture pas le vent “)