Serpiente (Serpent)

Serpiente

No puedo olvidarte.
Yo cierro los ojos para impedir el paso de las lágrimas,
pero corren como un río, corren y corren…
hasta más no poder.
No puedo perdonarte por haberme olvidado,
no puedo olvidar tu engaño,
esas mujeres… , las demás…, ¡fueron tantas!
Ahora me miras sin verme.
Yo te miro, y te veo
marcharte cada noche con otra.

Dicen que lo que no mata vuelve más fuerte,
pero, ayer, me mataste con la dulce espina de una rosa.
Ya sé que no puedo hacer que se estire el tiempo de tu amor.
Ahora me crece por dentro una larga serpiente,
tengo el alma devorada por un cáncer,
navego con alas rotas por un cielo sin estrellas
¡y quiero disolverme en la noche del alma!,

¡ quie ro mo rir !

¡Oh… morirme en el cielo infinito de tu mirada de bronce,
dormir, y no despertarme nunca
sino en tu recuerdo, amor mío,
quien, me mataste,
tú, como una serpiente,
devorándome ahora mismo el alma condenada…
Siento tu veneno navegar en el mar lúgubre
del corazón.

Dicen que lo que no mata vuelve más fuerte,
dicen que soy la única que amaste,
pero yo soy la que mataste,
la que hoy se disuelve poco a poco
en la infinita noche de tu olvido…

© Monique-Marie IHRY – el 10 de mayo de 2016 –

_____________________________________________________

Serpent

Je ne peux t’oublier.
Je ferme les yeux pour empêcher le cours des larmes,
mais elles s’écoulent comme un fleuve, et coulent et coulent…
sans jamais s’arrêter.
Je ne peux te pardonner de m’avoir oubliée,
je ne peux oublier tes tromperies,
ces femmes…, les autres…, elles furent tant !
Maintenant tu me regardes sans me voir.
Moi, je te regarde et te vois
t’enfuir chaque nuit avec une autre.

On dit que ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort,
mais, hier, tu m’as assassinée avec la douce épine d’une rose.
Je sais que je ne peux prolonger le temps de ton amour.
Désormais un long serpent se développe en moi,
j’ai l’âme dévorée par un cancer,
Je navigue avec des ailes brisées dans un ciel sans étoiles
et je veux me dissoudre dans la nuit de l’âme,

je veux mou rir !

Oh, mourir dans le ciel infini de ton regard de bronze,
dormir, et ne jamais me réveiller
sinon dans ton souvenir, mon amour,
toi qui m’as assassinée,
toi, ce serpent,
dévorant mon âme condamnée…
Je sens ton venin naviguer dans la mer lugubre
du cœur.

On dit que ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort,
on dit que je suis la seule que tu as aimée,
mais je suis celle que tu as assassinée,
celle qui se dissout lentement
dans la nuit infinie de ton oubli…

© Monique-Marie IHRY – 10 mai 2019 –

(Illustration de l’auteure intitulée « Délices 22 » – encre de Chine -)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *