Hundirme en el refugio último del alma

para regresar a la luz de tu mirada,

para regresar a la cuna de tu amor,

y nacer como una flor

al alba de la primavera.

Oír, por fin tu voz suave

diciéndome que soy la Única.

Sentir el deseo sacudirme,

perderme de nuevo en el laberinto de tu deseo,

vibrar de la fiebre encendiendo mi febril corazón,

modelar el tiempo con el untuoso contacto de tu piel,

y,  culebrear tu cuerpo con besos de pluma,

y…

no despertarme nunca,

porque mi blanca cuna de noviazgo hecha bruma

ahora mismo es un lecho de hojas secas,

de rosas agonizantes y pesadillas,

y…  

que los días sin el calor de tu cuerpo de bronce

son lentos, tan lentos como un largo abismo

de dolor.

 

Quiero renacer como la amapola de la primavera

en el alba florida de tu corazón,

al oír esas dos únicas palabras:

 

“¡Te quiero!”

  

© Monique-Marie IHRY – el 10 de mayo de 2019 

Sombrer dans le refuge ultime de l’âme

pour recouvrer les feux de ton regard,

pour rejoindre le berceau de ton amour,

et renaître comme une fleur

à l’aube du printemps.

Percevoir enfin ta douce voix

me disant que je suis l’Unique.

Sentir le désir m’ébranler,

me perdre à nouveau dans le labyrinthe de ton désir,

vibrer de la fièvre animant mon fébrile cœur,

sculpter le temps en frôlant le velours de ta peau,

et, comme un serpent onduler sur ton corps

avec des baisers de plume,

et…

ne jamais ne réveiller,

parce que mon berceau de fiançailles nimbé de brume

n’est plus qu’un lit de feuilles sèches,

de roses à l’agonie et de cauchemars,

et…

que les jours sans la chaleur de ton corps de bronze

demeurent lents, aussi lents qu’un abîme infini

de douleur.

 

Je veux renaître comme le coquelicot du printemps

dans l’aube fleurie de ton cœur,

en entendant ces deux seuls mots :

 

« Je t’aime ! »

© Monique-Marie IHRY – 10 mai 2019