Paris 4 

L’empire de la nuit

 

Le ciel avait décidé de pleurer

sur la ville absente d’amour.

Un vide épousait le néant

dont l’obscur était de mise,

l’extrême d’un rien… d’un tout…

Il pleuvait sur le cœur

du marcheur épuisé, empêché

d’aligner ses pas impuissants

dans le vague des flaques

qui reflétaient la lumière

dégoulinante des réverbères.

La ville imposait son empire

sur les âmes dépouillées,

en attente d’un possible lendemain,

lorsqu’il ne pleurerait plus

dans les cœurs errants

privés d’un toit

au sein d’un vide démocratique

institutionnalisé.

Le ciel larmait toujours.

Ruisselante, l’âme

pâlissait au fur et à mesure

de cette pluie épanchée en abondance

sur les pavés ruisselants,

entre deux coups de tonnerre

vrombissant,

ébranlant le cœur à la dérive.

 

C’était un soir d’hiver,

sous les larmes amères

d’une pluie persistante,

sans armes, face au déluge

de l’amour éconduit,

dans une maison sans toit,

sous une averse diluvienne

dans le désert avéré

d’une vie sans apparent

devenir…

 

© Monique-Marie Ihry   – 1er janvier 2024 –

(aquarelle de l’auteure : ” La mélancolie du cygne “)