(Sonnet) Il est un vert endroit taquiné par le gelOù la morte-saison, d’une langueur exquise,Déploie son grand jupon sur la prairie acquiseÀ l’automne embelli versé d’intemporel. Lorsque le jour se lève, adoubé de pastel,La dentelle au blanc givre en secret rivaliseAvec ce joyau pur que le verbe égalise,À défaut d’exprimer le choix sempiternel. Les jours… Poursuivre la lecture Près de la cheminée
Catégorie : poème en français
1er novembre 2020
Les fleuristes ayant eu exceptionnellementle droit de rester ouverts,la plupart des tombes aujourd’huiseront couronnées de fleurs,sauf la tienne mon amour,trop loin pour que je puisse me penchersur l’écrin de verdureoù tu reposes.Comme tant d’autres,je suis confinée,enfermée dans ma tour,loin de toi pour toujours,loin tout, mon aimé.Un frêle soleil s’est levéau-dessus des toits endormisparsemés de givre.Sur… Poursuivre la lecture 1er novembre 2020
Tombes éloignées…
Tombes éloignées… La plupart des tombes seront aujourd’huicouronnées de fleurs,sauf la tienne, mon amour,trop éloignée pour que je puisse me penchersur l’écrin de verdureoù tu reposes.Je suis confinée comme tant d’autres,enfermée dans ma tour,loin de toi pour toujours,isolée de tout, mon aimé.Sur mon appui de fenêtre, les fleurséprises de somnolencese préparent à l’oraisonde l’hiver,tout comme… Poursuivre la lecture Tombes éloignées…
Novembre
Novembre et son cortège de chrysanthèmes,requiem fleuri, hommage aux défunts,à ceux que l’on a tant aimés et qui ne sont plus,à ceux dont le dernier repos n’a pas de tombe dignepour être morts dans l’indigne condition du tourmentd’une guerre intestine, nuages obscurs charriés par le vent du nordcrachant leur pluie sur les châtaigniers en berne,mer… Poursuivre la lecture Novembre
Exil
Exil La maison endormie semble respirer encore.Sa porte grande ouverte, comme une longue maintendue vers le passant, invite à pénétrerdans ce qui fut jadis un foyer bienheureux.Les habitants partis un jour en toute hâteont laissé derrière eux les meubles et les lits,portant leurs souvenirs au fond du cœur meurtri,comme un boulet pesant que l’on tire… Poursuivre la lecture Exil
Sous un soleil de mai
Tel un oiseau blessé, dans un dernier envolje m’élance confiant, franchis le dernier col,espère redescendre au creux d’une valléelà où la guerre enfin s’en est vraiment allée.Mais mon aile brisée m’arrache un cri d’horreur,ce n’est pourtant pas grave. En bas c’est la terreur.Je pense à tous ces gens qui moururent si jeunes,pour eux tout est… Poursuivre la lecture Sous un soleil de mai
Le rosier
Le rosier Dans le village déserté de ses habitants,les portes entre-ouvertes claquent au vent,répondant à l’écho de volets malmenéspar les fracas de l’hivernale colère.Segovia a froid ; glacées sont les maisonsdésormais sans âmes,sans flammes au foyer des êtres enfuisdepuis plusieurs mois déjà, partisrejoindre à pied la frontière,portés par la foien un possible devenir. N’ayant toujours pas… Poursuivre la lecture Le rosier
La maison vide
L’Espagne n’est plus désormais qu’uneprofonde blessuredont les sillons féconds se gorgentde semences sanguinaires.Les prés exhalent l’haleine fétide de la mort,les champs sont jonchés de corps allongés,dont la précieuse vie s’en est ‒ hélas ‒ allée. L’Espagne funambule vacille entre enfer et démons.Les maisons se vident, les prisons se remplissent,tout comme les chambres de torture qui… Poursuivre la lecture La maison vide
8 mars : Journée des droits de la femme
JOURNÉE DU 8 MARS 8 mars, en cet unique jour annuel consacré au respect du droit des femmes en tant qu’être humain à part entière, je vous propose ce poème que j’ai traduit en français dans un ouvrage à paraître, poème de la poète féministe Argentine Alfonsina STORNI issu de son recueil « Irrémédiablement »… Poursuivre la lecture 8 mars : Journée des droits de la femme
Lamento
L’archet du temps faiblit. L’on ne perçoit bientôtdans le soir vieillissant qu’une plainte muette.Les chênes aussi ont leur douleur secrètequ’ils pleurent d’une feuille, au fil d’un lamento.L’automne prend son temps, impose sa froidure,à grand renfort de vents fait trembler les troncs mortset les longs arbres blonds au front couronné d’ors’inclinent échevelés sans autre procédure,et l’on… Poursuivre la lecture Lamento