Je sais désormais que tu ne reviendras pas,
je sais qu’à moi tu ne seras plus,
car l’on ne revient jamais de la contrée éloignée
des amours mortes…
Il ne reste des jours heureux
que de rares feuilles flétries, maculées,
éparses, s’accrochant sur les longues branches
épuisées de notre idylle.
Dans le soir abandonné,
pleure une guitare longuement.
Elle larme comme la mer
dont les vagues s’échouent bruyamment
sur les rochers d’un soir de brume,
elle siffle comme le vent
au souffle brusque et froid
bousculant inlassablement
les pins courbés de la dune,
sanglote comme un enfant
au cœur lourd innocent,
et murmure des mots doux
aux âmes égarées dans le crépuscule de l’amour…
Je sais que tu ne me reviendras pas
je sais désormais qu’à moi tu ne seras plus,
et pleure la guitare dans le soir abandonné,
sanglote longuement une complainte aux notes infinies
sous notre platane dépouillé, à deux pas de la mer,
dans le soir triste et las
de mon âme ô combien amère et solitaire…
© Monique-Marie Ihry – 11 août 2015 –