Au chant du crépuscule
Dans la campagne seule abandonnée au vent
Le lys au front rêveur, ultime survivant
D’un bel été se penche au chant du crépuscule,
Respire les parfums que le soir véhicule
Avant de s’incliner, le port altier bien las
Vers le sol maculé de feuilles sans éclat.
L’automne dans le ciel estompe de sa brume
Les astres lumineux. La lune se consume
Peu à peu, s’éteignant bientôt sous l’horizon
Rompue au soir couchant, flétrie, en pâmoison,
Attendant de renaître à l’aurore promise.
Les arbres balancés à la courbe soumise
Gémissent en silence à la nuit, endurant
Leur souffrance, implorant un repos, murmurant
Une plainte chétive, une larme chantée
Enfantée par le cœur dans la nuit tourmentée.
Près du lac esseulé malmené par le vent
Le lys au front mourant tourné vers le Levant
S’incline avec respect dans une révérence,
Décline sa beauté et sa magnificence
Dans un dernier soupir au chant du crépuscule,
Et puis se meurt enfin sans autre préambule.
© Monique-Marie Ihry – Lamalou-les-Bains, 22 avril 2015 –