Je suis celle qui déposa un soir
un dernier baiser discret sur ta joue,
évitant délicatement
la rive ombragée de tes lèvres
d’acajou.
Je n’osai m’imposer davantage
sur la voûte orfèvre
de ton cœur éphémère.
Je me retirai bientôt,
fuyant mes rêves doux,
délaissant ainsi les allées
effeuillées de l’espérance.
Tu ne saisis pas vraiment
ce pur et respectueux amour
faisant perler les larmes à mon regard.
Comme vient le grain mûr
à se détacher de l’épi,
tu partis rejoindre la guerre
et l’azur profond des cieux…
Ton rosier au jardin se fana, petit à petit,
emporté par la tristesse des roses lasses,
et ma vie fit une pause, longuement…
Sans doute, un jour m’as-tu aimée,
en tout cas pas assez.
Je ne le saurai, hélas,
jamais !
© Monique-Marie Ihry – 4 février 2023 –
(toile de l’auteure intitulée « Attente », Huile sur lin 70 x 70 cm – (Collection particulière)