Hiver

Une rose succombait aux frimas de l’hiver.
Tantôt, l’on entrevoyait sa courbe inféodée
s’inclinant en danse saccadée
sur le sol en délire aux portes de l’enfer.
Notre fleur frissonnait sur sa tige de fer…
L’églantine, longtemps, par l’ardeur fécondée,
avait égaré sa noblesse ; sa robe ravaudée,
fanée, gémissait dans l’antre des ténèbres.
La fleur étiolée, en détresse, agonisait.
Vassale et sans appel, la terre dérivait,
soumise aux préceptes des cieux édictant
leur inégalable frisson.

Il ne restait dans les cieux que le squelette ivoire
d’un nuage emporté vers un long purgatoire
où le grand cygne blanc sur un lac gelé,
à l’unisson sanglotait…

© Monique-Marie Ihry – 17 janvier 2024 –

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