(Sonnet)
Il est un vert endroit taquiné par le gel
Où la morte-saison, d’une langueur exquise,
Déploie son grand jupon sur la prairie acquise
À l’automne embelli versé d’intemporel.
Lorsque le jour se lève, adoubé de pastel,
La dentelle au blanc givre en secret rivalise
Avec ce joyau pur que le verbe égalise,
À défaut d’exprimer le choix sempiternel.
Les jours frileux y sont doux près de la cheminée
Où s’anime un grand feu, chaleur disséminée
Au plus profond du cœur des habitants lorrains.
Ce pays, c’est le tien ; gazouillent des fontaines
Quand le printemps s’éveille aux raisons turlutaines,
Y chantent les oiseaux d’ineffables refrains…
© Monique-Marie Ihry – 28 novembre 2020 –