Nuit
Nuit,
nuit immense,
intense nuit faite d’ombres
et de sombres présages,
nuit infinie semblant
ne jamais prendre fin,
noirceur enveloppant de cécité
chaque chose,
évinçant de la rose la beauté
et du cœur l’espérance,
voile d’ombre et de mélancolie
enlisant la douceur d’un possible
dans la profonde douleur
du souffrir…
Nuit de démence, sans mots,
où l’on souhaiterait poignarder les étoiles
pour mieux épouser l’onde noire,
flirter avec l’abîme démesuré des flots,
se fondre dans l’antre de la mer
et disparaître à jamais
dans l’abîme Néant.
Nuit fleurie de lune et d’étoiles belles,
étincelante nuit nous laissant désormais
éveillés de désespoir,
confrontés à ce grand mal du souvenir
consacrant l’âme amère
sur l’autel de tous les maux.
Nuit muette, éblouissante nuit
soutenant effrontément l’amertume
logée au creux du souvenir
sous les phares indécents
de la lune et de ses apôtres,
sans autre refrain en tête
que celui de la délivrance ultime,
sans autre issue
que celle d’une aveugle mort
venant nous réunir…
© Monique-Marie Ihry – 2 février 2023 –
Poème extrait du recueil de poésie « Nuits de porcelaine », Collection Plume d’ivoire 31,Cap de l’Étang Éditions, 2023