Les entretiens de « Culminances » avec le Pr. Mohamed Salah Ben Amor (2016)

Les entretiens de « Culminances » (2016) : Monique-Marie Ihry interviewée par le Pr et critique littéraire Mohamed Salah Ben Amor

  1. Comment étiez-vous venu à la poésie ?
    Je suis venue à la poésie dès mon premier cours d’espagnol au lycée, un enseignement passionnant dispensé par une enseignante passionnée, le rêve. J’ai découvert des auteurs dont les poèmes m’ont émue au possible. J’ai commencé à écrire dès l’âge de 12 ans et je ne me suis à vrai dire jamais arrêtée. Ensuite, en cours de première, j’ai enfin découvert la poésie française…
  2. Quels sont vos maitres en poésie ?
    J’aime avant tout Federico Garcia Lorca. Et puis, il y a Miguel Hernández, Pablo Neruda, Vicente Aleixandre, Antonio Machado, Luis Cernuda, Aragon, Victor Hugo, Alphonse de Lamartine, Shakespeare et tant d’autres…
  3. Vous avez publié ces neuf dernières années treize recueils de poésie. Pouvez-vous nous dire ce qui vous pousse à écrire autant ?

Lorsque l’on commence à écrire, on ne peut s‘arrêter, c’est ainsi. J’ai publié également trois romans. J’ai par ailleurs deux essais en cours de rédaction ainsi qu’un récit. Un de mes livres pour enfant vient d’être traduit en occitan.

  1. Quelles sont vos sources d’inspiration ?

L’amour, la nature, les injustices régissant notre monde.

  1. Quelle est votre démarche créatrice ?
    C’est tout simple. Quand j’éprouve un puissant besoin d’écrire, je prends mon cahier et mon crayon et les mots s’épanchent d’eux-mêmes sur la page. Très souvent également, au cours d’une lecture, un seul mot peut déclencher en moi une image. Il me faut alors aussitôt l’exprimer. Les vers viennent alors à mon secours dans un flot spontané, providentiel.
    Il en va de même pour la peinture. Alors j’écris et je peins. Je peins et j’écris, les jours défilent et sont décidément trop courts.
  2. Vous avez, semble-t-il, commencé à écrire dans un style néoclassique et vous avez désormais recours aux vers libres. Est-ce un choix ?

Il est vrai que je n’aime guère les règles peuvent qui enfermer la pensée dans un carcan. Il me semble que les mots surgis à la fontaine spontanée des vers libérés de leurs chaînes sont plus vrais, plus forts.

  1. Vous êtes peintre et illustratrice. Pouvez-vous vous parler de votre démarche artistique en général ?

Écrire ou peindre, c’est un peu la même démarche. Elle part d’un profond besoin de s’exprimer. L’imagination fait le reste.

  1. On dit qu’il existe en France actuellement plus de 100 000 écrivains et poètes affiliés aux associations et sociétés littéraires, sans compter ceux qui suivent leur chemin seuls. Comment vous-sentez-vous au milieu de ce beau monde ? Et cet état de fait ne constitue-t-il pas un handicap pour ceux qui aspirent à s’imposer sur la scène littéraire ?

Peu m’importe le nombre d’écrivains, j’écris et je peins pour exister, et il me semble nécessaire de vivre pour écrire et peindre. Le reste ne revêt aucune importance pour moi.

  1. Pensez-vous que la poésie occupe dans le monde littéraire la place qu’elle mérite ?
    Absolument pas. Dès que je voyage, que ce soit en France ou à l‘étranger, je me rends aussitôt dans une librairie pour constater la place réservée à cet art que je considère comme majeur et je désespère. Les rares étagères consacrées à nos chers poètes sont situées soit tout en haut ou bien encore tout en bas, c’est-à-dire tout comme les boîtes de conserve soldées dans un supermarché ! Je n’ai trouvé jusqu’à présent qu’un seul libraire ayant fait de son magasin un royaume de la poésie. Elle est située à Londres. Je lui en ai fait part et il m’a dit regretter de ne pouvoir faire davantage. C’est l’exception qui confirme la règle…

10- Pouvez-vous nous parler de vos futurs projets proches et lointains ?
En ce moment je traduis en français le recueil d’une poète espagnole. Il semblerait que j’entame là un cycle de traduction de cette belle langue et je m’en réjouis. Un autre recueil de littérature jeunesse espagnole est déjà en cours de traduction.
Deux recueils de poésie sont en cours de rédaction. Par ailleurs, je viens de terminer un roman.

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