pensée 54  65

Déluge 

     

 I

 

Ô peine qui déluge

et déferle par la porte béante de l’âme…

Il est des jours où le regard longuement

ruisselle sa lente souffrance,

il est des peines intenses

que rien ne saurait tarir

sinon la chaleur d‘un possible.

 

II

 

Lorsque l’amour n’est plus

qu’une infime peau de chagrin,

qu’expirent les flammes

au foyer tari du souffrir,

quand l’espoir rompu aux braises

n’est plus que cendre

au cœur meurtri par l’insoutenable,

l’on s’achemine vaincu

dans le jour ensanglanté qui décline

vers le grand désert seul de l’habitude

où se pavanent des plantes sèches sans grâce

arborant en silence leurs grasses épines,

avant de s’incliner sous les feux de l’astre solaire,

comme on s’immole face à l’intolérable,

lorsque l’espoir au cœur est amer

et que la douleur enfante l’ineffable !

 

© Monique-Marie Ihry    – 26 octobre 2016 –

(toile de l’auteure intitulée ” Pensée “, huile sur toile 54 x 65 cm)