… Je tentais vainement d’accrocher mon wagon
À ce train satanique où valse l’horizon,
Mais ne parvenais pas dans cette course folle
À rassembler le tout guinguant derrière Éole.
Il me fallait surseoir à ce parcours dément
Pour recouvrer la paix, suspendre mon tourment.
Mus par un ouragan de pensers délétères,
Les nuages du ciel, comme de pauvres hères
Montés sur leur jument, vomissaient tout leur sang
Souillaient l’azur des cieux d’un bandeau indécent.
Dans un semblant de paix, malgré ce flux de rouge,
Les noirs délaissèrent le siège de ce bouge,
S’enfuirent vers des lieux de peine et de douleurs
Où fleurissait la mort, prospéraient les malheurs…
Belle lune en sommeil fit éclore une étoile,
Soulageant de ce fait les cœurs purs de leur voile.
Puis le train se para d’un semblant d’unité,
Une paix s’installa sur le rail affecté,
Et dans le ciel paisible, un oiseau de passage
Grava ces mots d’amour, ce bienveillant message :
« La mort survient sans rendez-vous,
Soyez unis, entraidez-vous,
La vie est une fleur fragile,
La guerre une cause futile.
De la nuit émane le jour,
Des maux, le plus fort est l’amour ! »
© Monique-Marie Ihry – 11 mai 2022 –
(Illustration de l’auteure intitulée « Fantasmagorie I », huile sur toile)