roses roses

L’amour, les baisers se sont tus

                     I 

Je l’ai connu au temps des roses

C’était, c’était le gai printemps

Lorsque fleurissent les baisers

Sur les lèvres des jeunes filles.

C’était, c’était le beau printemps

C’était cette époque où l’on ose

Semer, semer de fous baisers

Dans les sillons de l’espérance.

C’était avec toi mon amour

Lorsque fleurit l’or du printemps

Et que germent les rouges roses

Sur les buissons de l’innocence.

Depuis il y eut des automnes

Et leurs cortèges monotones.

Sur les buissons des rouges roses

Et leurs corolles dévêtues

L’amour, les baisers se sont tus,

Il ne reste que des épines

Qui m’arrachent de lourds sanglots.

Mais où donc est ce vert printemps

Celui où fleurissait l’amour

Sur mes lèvres de jeune fille ?

Il ne reste en notre jardin

Que des buissons tristes et nus

Qui ont fait vœu de pénitence.

L’amour, les baisers se sont tus

Au cœur effeuillé du matin…

                    II 

C’était avec toi muse, mon amour,

Les arbres chuchotaient de douces choses

Et les roses en notre heureux jardin

Dispensaient leur belle fragrance

Dans la tendresse du matin.

C’était au temps des blanches roses

Lorsque l’on ne soupçonne pas le chagrin

Lié aux peines de l’amour.

Les arbres chuchotaient de douces choses

Et dans les buissons les blanches roses

Déployaient leur corolle velours.

C’était au temps des blanches roses

Ce temps où règne l’innocence

Au sein d’un bouquet d’espérance…

 

               III

 

C’était, c’était le beau printemps

C’était cette époque où l’on ose

Semer, semer de fous baisers

Dans les sillons de l’espérance.

Depuis il y eut des automnes

Et leurs cortèges monotones.

Sur les buissons des rouges roses

Et leurs corolles dévêtues

L’amour, les baisers se sont tus,

Il ne reste que des épines

Qui m’arrachent de lourds sanglots.

L’amour, les baisers se sont tus

Au cœur effeuillé du matin…

 

©  Monique-Marie Ihry   –  8 décembre 2014  –

Extrait du recueil Au chant du cygne