Les nuages,
ces fantômes sans couronne
aux formes irréelles,
peuplant le ciel d’octobre
de tristesse et d’opprobre,
les nuages,
ce soir, copulent sans vergogne
avec l’horizon de la mer.
Ils se mêlent aux vagues brunes
salivant leur écume,
bavant leur rancœur amère
sur les rouleaux ivres
dont l’ire déborde,
emporte les voiles malmenées
vers des rivages inconnus.
Les nuages en cohortes,
grisés, dominés
par leur rage tourmentée,
reflétant du ciel l’injuste colère,
déclencheront bientôt
le feu de leurs canons aveugles
sur les frêles embarcations
démâtées,
jetées en pâture
à l’obscure besogne des cieux,
les cieux,
ce soir, gouvernés
par la rage inassouvie
de Lucifer.
© Monique-Marie IHRY – 23 septembre 2019 –
Extrait d’un recueil de poésie de l’auteure
Toile de l’auteure (“Soledad I” 27 x 35 cm , huile sur lin)
Des nuages dans les yeux
Les nuages s’en vont, laissant la pluie en défaut,
Et le ciel s’allonge vers les heures claires,
De tes yeux des larmes s’écoulent sur ta peau
Creusant quelques sillons de traces lunaires.
Dans le bleu indécent, vers un azur satin,
Un cirrus étale sa blancheur diaphane,
Ainsi se diffuse dans ton regard éteint
Comme une brillance, une vague océane.
Les nuages s’effilent, en bribes de pensées,
Et déjà tu reposes où dorment mes images,
Dans un rêve de nuit, dans mon temps caressé,
Et je vole tout en haut, l’amour en héritage…
Très beau !
très beau poème !