
Exil
La maison endormie semble respirer encore.
Sa porte grande ouverte, comme une longue main
tendue vers le passant, invite à pénétrer
dans ce qui fut jadis un foyer bienheureux.
Les habitants partis un jour en toute hâte
ont laissé derrière eux les meubles et les lits,
portant leurs souvenirs au fond du cœur meurtri,
comme un boulet pesant que l’on tire à jamais
dans l’abîme géant d’une grande douleur.
Un rosier cependant étend ses longues branches
semant ici et là les roses d’une joie
que seule la nature entend pérenniser,
rappelant ainsi au monde que la guerre assassine
ne tue jamais l’espoir, que la vie est là,
cachée sous la misère d’un bien abandonné
au tendre souvenir gisant au sein de l’âme.
© Monique-Marie Ihry – 24 juillet 2020 –