De givre et d’espérance

(Sonnet)

Deux fébriles bouleaux sur la plaine endormie,
Tout au fond du chemin, près du petit lavoir,
L’un et l’autre enlacés semblent ne plus avoir
Au comble de l’hiver un soupçon d’accalmie…

Frissonnant d’amertume et frêle anatomie,
Dans leur manteau de givre, ils ne peuvent mouvoir
Le ramage engourdi, ni même concevoir
De recouvrer céans leur noble académie.

Je me souviens de l’aube où nous nous serrions,
Imaginant très fort que tous deux serions
Condamnés par la guerre à périr de souffrance…

Mais lorsque vint l’avril, son calme ensoleillé,
Fleurir le nu branchage au verger d’espérance,
Je vis mon cœur renaître au désir effeuillé…

© Monique-Marie Ihry – 14 septembre 2023 –

(Toile de l’auteure intitulée « Bouquet rose VI » – huile sur toile 80 x 40 cm -)

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