Como una rosa
Hace algunas semanas aún, bella desde la aurora, desplegando con gracia su blanca corola en el altar inmaculado de la esperanza, la rosa se balanceaba serena al ritmo de una brisa suave, abandonada a las dulces promesas del día.
Llegada la tarde, su vestido de ahora en adelante frágil, navegando casi siempre a capricho de los vientos contrarios, sacudida durante el día por un oleaje melancólico, con la frente inclinada en una reverencia forzada, repliega sus pétalos al canto melancólico de un dolor inefable…
Telle une rose
Il y a quelques semaines encore, belle dès l’aurore, déployant avec grâce sa blanche corolle sur l’autel immaculé de l’espérance, rose se balançait sereine au rythme d’une brise légère, abandonnée aux douces promesses du jour.
Dès le soir venu, sa robe désormais fragile voguant le plus souvent au gré de vents contraires, ballotée le jour durant par une houle chagrine, le front penché dans une révérence contrainte, elle replie ses pétales au chant mélancolique d’une douleur ineffable…
(Traduction en espagnol : Ana Herrera, extrait du recueil de poésie La dernière pavane, Collection Bilingue n° 1, Cap de l’Etang Editions, 2019)