A dos pasos de una viña (A deux pas d’une vigne)

A dos pasos de una viña

El día y sus perfumes de otoñales languideces ofrecían a nuestra mirada su perturbadora belleza. A lo lejos, un castaño impregnado de realeza hendía la aurora con su bello color dorado. Había también un pájaro migratorio haciendo una pausa antes de regresar hacia cielos más clementes, y flamencos rosas cuya solemnidad armonizaba con el azul de un estanque protector.

El Canal del Midi adornado con sus plataneros ofrecía, bajo su ramaje frondoso, el milagro de una onda de reflejos de habano. Se escuchaban en la lejanía las guitarras cíngaras despertando a la aurora aún adormecida. Se adivinaba también el vestido desplegado de un otoño mayor con acentos de gitana.

Había en el horizonte unos pescadores de caña componiendo el tiempo en la serenidad. Era un día dorado envuelto de majestad, el amanecer de un bello otoño y de su gracia insigne, en el Midi, a dos pasos de una viña, cuando el pincel de un pintor ávido de belleza percibe en la armonía de un reflejo aterciopelado el misterio divino ante el cual se resigna…

© Monique-Marie Ihry (traduccion Ana Herrera)

À deux pas d’une vigne

Le jour et ses parfums d’automnales langueurs offraient à nos regards leur troublante beauté. Au loin un châtaignier empreint de royauté pourfendait l’aurore de sa belle blondeur. Il y avait aussi un oiseau migrateur faisant la pose bleue de la fin d’un été, et des flamands roses dont la solennité harmonisait l’azur d’un étang protecteur.

Le canal du Midi orné de ses platanes à l’orée d’un octobre à l’aube ensoleillée offrait, sous son ambre feuillée, le mirage d’une onde belle aux reflets de havane. On entendait au loin des guitares tziganes éveillant l’aurore encore ensommeillée. On devinait aussi la robe déployée d’un automne majeur aux accents de gitane.

Il y avait au loin des pêcheurs à la ligne composant le temps dans la sérénité. C’était un jour doré empreint de majesté, l’aube d’un bel automne et de sa grâce insigne, dans le Midi à deux pas d’une vigne, quand le pinceau d’un peintre avide de beauté perçoit dans l’harmonie d’un reflet velouté le mystère divin auquel il se résigne…

© Monique-Marie Ihry – 5 juin 2018 –

(Illustration de l’auteure : « Canal du Midi XIV », Huile sur toile)

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