Mon poème « Ivresse » commenté par le regretté Pr et critique littéraire tunisien Mohamed Salah Ben amor
Ivresse
J’envie cette coupe qui effleura tes lèvres
Déjà, comme elle, frustrée, je guette l’instant
De rafraîchir ton corps comme tu l’aimais tant
Des bulles qui pétillent dans mon cœur en fièvre
Viens Approche tes lèvres de ma coupe ambrée
Savoure ce champagne qui n’attend que toi
Viens Viens à moi Vois ces larmes perlées de joie
À cette idée fervente de te rencontrer
Je veux être ce verre qui un jour caressa
L’orée libre de ton cœur Ces vertes allées
Ces prairies fleuries Ces printanières vallées
Laisse-moi m’enivrer de ce rêve grivois
Laisse-moi sombrer dans cette ivresse de toi
Viens boire à mon calice et laisse-toi aller
Monique-Marie Ihry – 26 août 2011 –
Toile de l’auteure
Extrait du recueil de poésie Délices, Éditions Mille-Poètes en Méditerranée, Narbonne, 2013 (réédition, juin 2018)
« Tout d’abord, essayons de dépasser la très bonne impression que nous laisse ce poème après sa lecture et cherchons les causes qui ont suscité en nous cet effet. Pour fasciner ses lecteurs, la poétesse a usé successivement du procédé de l’identification et ce, à trois reprises : la première se situe au niveau du désir et est symbolisée par la coupe effleurant les lèvres du bien-aimé. Quant à la seconde, elle est évoquée par le champagne contenu dans la coupe. La troisième, enfin, est représentée par le verre qui enivre l’élu du cœur et ouvre son esprit sur un monde paradisiaque. Ce procédé, quoique technique, pourrait dévoiler du point de vue psychanalytique un fétichisme latent dissimulant un désir refoulé à l’égard du bien-aimé. Mais quoi qu’il en soit, le poème répond clairement aux critères de la vraie création et c’est le plus important en poésie.
Félicitations Monique-Marie ! «
Mohamed Salah Ben Amor