roses blanches senza

Trêve  

 

Le cygne fendait l’eau, majestueux et beau

Dans le crépuscule s’éveillaient les étoiles

Dissipant peu à peu les brumes de leur voile

L’ange dans les cieux semblait bénir les flots

 

Au loin l’on entendait des chevaux les sabots

Le bruit de leur course dans le soir automnal

Finit par agonir de ses pas en rafale

Dans le silence azur d’une nuit sans tombeaux

 

Le cygne blanc nageait au rythme de la lune

Dont le chant bienveillant aux notes opportunes

Charmait l’onde sereine et comblait d’infini

 

Le monde s’endormait dans la blonde harmonie

D’une paix recouvrée, remettait à demain

L’enfer de la guerre, ses fers, son venin

 

©  Monique-Marie Ihry     –  24 novembre 2012  –

Texte déposé, reproduction interdite

Extrait du recueil de poésie Cueillir les roses de l’oubli, Éditions Mille-Poètes en Méditerranée, Narbonne, 2014

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Commentaire :

“Ce poème confirme  la nouvelle orientation qu’a  pris l’écriture poétique de l’auteure et qui se poursuit depuis près de deux ans déjà, une orientation que l’on peut qualifier de romantisme détendu et épanoui où l’âme de la poétesse  jouit d’un équilibre interne total  et d’un accord parfait avec l’univers dont elle n’entrevoit que le côté reluisant,  générateur de  paix  et  de quiétude, source de bonheur  et de bien-être. Vu sous cet angle-là, ce poème comporte les principales caractéristiques de la nouvelle orientation. Ce qui s’est concrétisé, en premier lieu, dans  la structure binaire dont il a été doté et qui a été érigée sur la dichotomie générale  : positif/négatif  englobant un ensemble de sous-dualités (magnificence/désolation – crise/détente ‒ joie/morosité, etc.), puis dans le double regard porté par la poète sur l’univers : émerveillé d’un côté  (majestueux et beau     L’ange dans les cieux semblait bénir les flots   le chant bienveillant aux notes opportunes / Charmait l’onde sereine et comblait d’infini / Le monde s’endormait dans la blonde harmonie / D’une paix recouvrée… )  et repoussant de l’autre  (brumes tombeaux l’enfer de la guerre, ses fers, son venin) conjugué à un ton non moins double  également  exalté d’un côté, et  hostile  de l’autre concordant chacun avec l’un des deux registres opposés précédemment cités.

Les joyaux se succèdent Monique-Marie ! J’espère que la parution de ton nouveau recueil ne tardera plus longtemps  pour que nous puissions  voir  ces joyaux réunis et les savourer ensemble du regard et de l’esprit !”

 

Mohamed Salah Ben Amor