Une rue pavée déserte,
Une porte entrouverte,
Un paysage d’automne
Qui aurait pu être monotone,
Un passage clouté,
Une pluie bleutée
Qui tombait à perdre haleine
Dans cette ville lorraine,
Et entre tes lèvres… tout.
Nous respirions à peine
C’était divin, c’était fou.
Ce fut une belle rencontre.
Ta bouche, tes yeux,
Et ce baiser,
Ce baiser fougueux
Scellant un amour censé
Durer une éternité…
La pluie tombait
Avec une rare intensité.
Nous étions là, tremblants,
Enchantés,
Trempés,
À nous conter en riant
Notre ravissement
D’amants insouciants.
Et puis, à l’aube d’une matinée rieuse,
Dame Sort trompeuse
Est venue frapper à notre porte
Avec son escorte
De chagrins.
Dans cette rue déserte
Désormais monotone,
Sous une pluie ombragée d’automne,
J’erre, l’âme entrouverte.
Tout me ramène à cette douloureuse perte.
Tes lèvres, tes yeux,
Notre baiser
Cet amour heureux
De quelques semaines
À peine.
Un matin d’intense douleur,
Dame Sort
Aux atours de mort
Est venue te prendre par la main.
Ce départ fut hélas pour toujours
Un aller simple sans retour…
© Monique-Marie Ihry – 12 décembre 2009 –