1er novembre
Alors que l’on fleurit les tombes
des êtres que l’on a aimés,
germe la vie en toute rose.
© Monique-Marie Ihry – 5 février 2012 –
« Depuis des millénaires, l’être humain a constaté que l’une des principales lois qui régissent l’univers est l’alternance de la plupart des phénomènes observés : la nuit et le jour, les saisons, le flux et le reflux, la crue et la sécheresse, l’abondance et la disette, la vivacité et le fléchissement… et, parmi eux, la vie et la mort. Et c’est cette dernière constatation qui était à l’origine des idées de l’au-delà et de la résurrection, lesquelles naquirent dans l’esprit des humains bien avant l’apparition des religions monothéistes, tout comme l’idée de la réincarnation chez certains peuples. D’où la notion de régénération et de renaissance aux sens propre et au sens figuré. Et rien d’étonnant qu’une telle idée prenne forme dans l’esprit de l’auteure, cette romantique née, connue pour sa prédilection pour le thème de la nature. Rien d’étonnant également qu’elle ne l’aborde pas en tant que fin en soi. En effet, absorbée comme elle l’est dans ses nouvelles préoccupations positives résultant du changement radical qui a touché sa vie, elle ne fait que prendre cette idée comme point de départ pour exprimer sa vision optimiste de l’avenir avec la conviction que même la mort est incapable d’empêcher sa concrétisation.
Sur le plan du style, la seule image complexe que comporte le texte est composée de deux constituants contraires successifs : « l’on fleurit les tombes / Des êtres que l’on a aimés / Germe la vie en toute rose » qui résument ensemble toute la vie passée et présente de la locutrice.
Nous terminons ce commentaire par cette citation très significative de Fleurette Levesque qui va dans le même sens : « La vie est un éternel recommencement ». »
Pr Mohamed Salah Ben Amor
critique littéraire tunisien