Elle avait bu et n’était plus tout à fait elle-même. La vie lui semblait tout à coup plus légère. Somnambule sur le fil de l’oubli, elle voguait dans l’éphémère, loin du marasme quotidien de la solitude. Les brumes de l’alcool lui réchauffait le cœur et brune lune dans le ciel veillait. Tendre était la nuit, douce son euphorie; elle tentait de survivre, il le fallait…

Encore une coupe de champagne, rien qu’une et elle sombrerait enfin dans le lac impassible et bienheureux du sommeil, si tant est qu’un cauchemar ne la noie définitivement dans la fange de ses tristes souvenirs…

 

©  Monique-Marie  Ihry    –  septembre 2009  –

 Extrait du recueil Cueillir les roses de l’oubli,  Éditions Mille-Poètes en Méditerranée, Narbonne, 2014

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