Florero 5

” Florero 5 ” (2002) – Huile sur toile 73 x 60 – Série : Bouquets

Lorsque le jour épouse le crépuscule
que la nuit semble enfin capturer
dans ses filets
une infime étoile de vie,
le monde s’endort
confiant son sort à l’horloge du temps,
remet à demain ses espoirs latents,
essaie de clore un instant son regard
sur l’injustice, la misère en ce monde,
prie pour que cessent enfin les guerres
et tente de croire à nouveau
en l’Homme…

© Monique-Marie Ihry – 20 février 2015

Commentaire du Pr. Mohamed Salah Ben Amor :

Partant de la dualité : jour/nuit dont les éléments s’opposent sur plusieurs plans, l’auteure de ce poème fait pencher la balance au profit du deuxième cité, en le faisant occuper presque la totalité de l’espace sémantique du texte ( de « que la nuit semble enfin… »au 2ème vers  à l’ultime vers), et ce en raison de sa manière de voir le monde en tant que femme , sachant que la nuit est un espace temporel propice à l’éveil des facultés spécifiquement féminines telles que la réceptivité et l’intuition et en tant que poète , du fait que la nuit est un symbole archétypal   connotant l’inconscient donc  lui offre l’occasion de plonger profondément dans son intérieur. Et le résultat de cette fuite en arrière est une vision panoramique du monde  mettant à nu la réalité amère qui y règne et qui prend  de plus en plus un aspect cauchemardesque (injustice, misère, guerres).Mais grâce à son regard foncièrement optimiste, la poète se ressaisit et ne se laisse pas gagner par le désespoir , ce qui se traduit par cette clôture  rassurante qui laisse malgré tout  la porte ouverte à la possibilité de jours meilleurs « prie pour que cessent enfin les guerres/et tente de croire à nouveau).Un poème concis mais plein de significations profondes et pertinentes.