Le baiser

 

   I

… Puis vint le baiser

un baiser violent comme une exigence,

un de ces uniques baisers qui rend fou

ouvre une brèche,  un passage

dans un cœur asséché par les tourments de la vie,

un baiser qui suggère à la hâte des mots déments

griffonnés sur une nouvelle page,

défie la raison, ses démons,

anéantit chaque bonne résolution

et fait enfin sombrer dans le néant

les pensées obscures gisant dans l’antre insoumis du cœur.

C’était un baiser d’allégeance qui ressuscite

et suscite un nouvel élan impérieux,

élan d’amour et de printemps

enfanté par la passion naissante d’un renouveau.

II

J’eus soudain envie de laisser faire la vie

de lâcher prise et d’oublier

l’ennui des jours tristes et lents,

ces moments faits de bistre

ces heures hantées par la métaphore

de la mort et de ses encore

modelées par le souffrir du martyr.

Je m’ouvris à ce baiser fougueux

semant à tout vent

dans les sillons jadis inféconds de mon cœur

les voluptueux pétales

d’un printemps éternel.

©  Monique-Marie Ihry    –  28 septembre 2017  –

(Toile de l’auteure intitulée “Juste un baiser” huile sur toile – 46 x 38 cm -)