couverture bellucio une

Chapitre 2

 

13

[…]

 

Les policiers s’en allèrent et Miguel commença vraiment à prendre peur. Il ne savait pas au juste pourquoi il s’était empressé de mentir. Les policiers allaient certainement se rendre à l’adresse qui était indiquée sur ses papiers d’identité et commencer à mener leur propre enquête. Trop tard, il ne pouvait pas revenir en arrière.

Il convenait de faire vite. Il appela l’université et demanda à parler à son compagnon. On lui affirma qu’il était en cours. On ne pouvait par conséquent le déranger. Il laissa un message indiquant qu’il fallait que M. Bellucio rappelle à son domicile le plus rapidement possible.

Miguel s’assit dans l’unique fauteuil de l’appartement. Il était très inquiet. Jacques avait-il une nouvelle dette de jeu en souffrance ? C’était fort probable. Il allait donc falloir à nouveau faire face à une situation qui devenait désespérément répétitive. Il osa espérer qu’un jour il finirait par cesser de jouer. Il prit un verre de liqueur de mirabelle pour se calmer et alluma un cigare. Le temps ne passait désespérément pas et le téléphone s’obstinait dans un mutisme entêté.

N’y tenant plus, il se décida à se rendre Boulevard Albert 1er et demanda qu’on lui ouvre le bureau de Jacques. Une femme de service s’exécuta avec quelques réticences. Miguel s’assit. Trente minutes plus tard, la porte s’ouvrit enfin et Jacques pénétra dans la pièce.

« Qu’est-ce que tu fous ici ?

–          On ne t’a pas parlé du message que je t’avais laissé ?

–          Si, mais j’ai eu une réunion importante juste après mon cours et je ne pouvais me libérer. Qu’est-ce qu’il y a de si urgent pour que t’oses me déranger à la fac ? En plus, je t’ai déjà dit que je ne voulais absolument pas que tu te montres ici !

Jacques était hors de lui. Ses yeux irradiaient d’une lueur empreinte de cruauté. Jamais Miguel n’avait encore eu à affronter un tel regard, Jacques exhibant là un aspect de sa personnalité ignoré jusqu’alors pas son compagnon.

–          Calme-toi, si je suis là, c’est qu’il s’est passé quelque chose d’inquiétant.

–          Parle ! hurla Jacques de plus belle.

–          La Police est venue à l’appartement en début d’après-midi.

–          Les flics !!!

–          Ils m’ont posé des questions à ton sujet.

–          Quelles questions ???

–          Ils voulaient juste savoir quand tu allais revenir. Je me suis empressé de leur dire que tu n’étais pas là et que je ne savais pas quand tu reviendrais.

–          Tu as bien fait, on va gagner du temps.

–          Gagner du temps, pour quoi faire ?

[…]

 

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