Colline occitaneColline occitane ” (2018) – Huile sur toile 50 x 50 cm – Série : Paysages

Estérel

Alors que je rêvais dans la langue des vers,

le temps s’est arrêté sur un nuage bleu.

L’azur enlaçait la mer, puis soudain la terre

s’assoupit, apaisée d’un heureux sourire.

Alors que je composais avec des pastels

des vagues de tendresse et d’harmonie,

la caresse du vent dans le soir Estérel

berça mon cœur poète de son doux murmure.

La ville au loin avait beau cracher ses bruits sourds,

il me semblait que la vie ne pouvait s’éteindre.

Il me sembla que le temps suspendait son cours,

que tout à coup ce bonheur ne pouvait s’éteindre…

 

Monique-Marie Ihry  – 6 juin 2011 –

 

* * *


“Un simple brossage d’un tableau naturel  sublime situé dans un lieu réel,  diriez-vous, a offert  à la poétesse l’occasion de nous faire part de ses sentiments romantiques ! C’est peut-être un peu vrai. Mais si on y regarde un peu  plus profondément, on décèle la vision spécifique et constante de la poétesse qui se profile  à travers presque tous ses écrits. En effet, ceux qui connaissent de près ses poèmes précédents savent bien que son monde poétique est régi par deux dualités rarement inséparables : la première est  haut (le ciel où réside l’âme de l’être cher ravi à la fleur de l’âge)/ bas (la terre, lieu de privation et de souffrance), la seconde est : bercement/détente qui consiste en une action externe apaisante et un abandon total à son effet enchanteur. Et bien que l’être cher soit absent dans ce tableau, les deux dualités   sont,  quant à elles, vivement  présentes. Ce qui prouve que cette vision est antérieure à la tragédie amoureuse vécue par la poétesse et que ce bercement nous fait soupçonner l’existence d’une cause plus profonde qu’il faut chercher dans son enfance. En tout cas,  l’une des particularités d’un vrai artiste est qu’il dispose d’une vision spécifique et constante comme nous le voyons chez notre poétesse.”

Mohamed Salah Ben Amor, critique littéraire tunisien